En résumé : Comment aider Bébé RGO à trouver le sommeil ?
L’arrivée d’un nouveau-né est souvent synonyme de bonheur. Mais quel n’est pas notre sentiment d’impuissance lorsque nous sommes confrontés à des vomissements et des pleurs dans les premiers mois de la vie de notre progéniture. Si les causes de ces évènements peu réjouissants sont multiples, le reflux gastro-œsophagien peut être une éventualité. Dans cet article, je vous fournis des informations relatives à ce phénomène physiologique infantile ainsi que des astuces pour soulager votre petit.e et pour l’aider à s’endormir paisiblement.
Le nombre de parents me demandant d’aider leur Bébé RGO à trouver le sommeil ne cessent d’augmenter. Pour cette raison, j’ai décidé d’aborder ce sujet. 🤢😴👶
Le RGO, késako?
Le reflux gastro-œsophagien (ou RGO), est la remontée involontaire du contenu gastrique dans l’œsophage. Courant chez les bébés du fait de l’immaturité de leur petit système digestif, il se traduit par des régurgitations.
Ce trouble bénin est parfois confondu avec les coliques car les deux phénomènes apparaissent pendant le premiers mois. Lorsqu’un nourrisson pleure frénétiquement et sans raison apparente, pendant plus de trois heures par jour et plus de trois jours de suite, les coliques peuvent en être la cause. Les coliques se réfèrent donc aux pleurs du soirs alors que le RGO est un problème structurel non permanent du système digestif. La remontée d’acides gastriques peut survenir à n’importe quel moment de la journée et de la nuit.
Les 2 types de reflux
Même si régurgiter fait partie de la petite enfance (au grand dam de Maman et Papa), cela n’est pas toujours lié à un souci de santé. Cependant, lorsque les tout-petits régurgitent ou vomissent excessivement, et ce plusieurs fois par jour, le praticien pourrait y voir des symptômes de RGO. Le docteur pourrait poser 2 différents diagnostics: soit il s’agit du phénomène physiologique courant lors des premiers mois ou de la forme pathologique qui est plus rare.
1. Le RGO simple
Il s’agit d’un phénomène fréquent et sans gravité pour les nouveau-nés et nourrissons. Les régurgitations disparaissent naturellement avec le temps. Si près des deux tiers des petits âgés de 4 à 5 mois subissent des épisodes qui se caractérisent par des renvois, des rots, la salivation ou des vomissements, ils ne concernent plus que 5% des 10 à 12 mois.
Une multitude de facteurs peuvent expliquer ce trouble. Par exemple, chez de nombreux bébés, la valve située au sommet de l’estomac ne s’est pas encore complètement développée. Vous êtes-vous déjà demande pourquoi votre lunch ne refait pas surface lorsque vous faites le poirier?
Un ensemble de muscles, appelé le sphincter œsophagien inférieur, a pour fonction de laisser passer la nourriture dans le tube reliant la bouche à l’estomac, c’est-à-dire l’œsophage. Afin de garder la nourriture dans l’estomac, ces muscles se contractent. Lorsqu’ils se détendent, les parties stomacales, mixés avec des acides digestives, se retrouvent à nouveau dans l’œsophage. Un reflux gastro-œsophagien produit des inconforts physiques, dont les brulures gastriques. Dans certains cas, l’acide gastrique ainsi que la nourriture repassent de l’estomac, dans l’œsophage et dans la bouche. Le liquide s’écoule parfois même par le nez.
Comme le RGO s’observe fréquemment, ces désagréments peuvent être considérés comme faisant partie de le développement normal des bébés. Heureusement, les remontées gastriques peuvent généralement être gérées. Il peut vous être conseillé ou prescrit des remèdes naturels et des traitements, y compris la prise de médicaments (comme le Gaviscon ou l’Inexium). Dans certains cas, les troubles peut même disparaître avec le temps, sans qu’aucune intervention ne soit nécessaire.
Les épisodes de vomissements ne sont pas un problème si Bébé continue à prendre du poids. Ceux-ci atteignent un pique vers l’âge de 4 mois et ont tendance à s’atténuer naturellement vers l’âge de 8 mois. Les enfant de plus de 12 mois en souffrent très rarement. Un pédiatre s’inquiétera si Bébé ne prend pas assez de poids, présente des problèmes de respiration ou souffre d’inconforts extrêmes.
2. Le RGO compliqué d’œsophagite
Lorsque les symptômes ci-dessous s’ajoutent au reflux gastro simple, on parle de RGO dit compliqué. Les manifestations suivantes pourraient vous alerter:
- l’irritabilité au moment de la pause alimentaire. Bébé se raidit, se cambre le dos et s’éloigne du sein ou du biberon ;
- la consommation de petites quantités ;
- des vomissements contenant du sang ;
- des manifestations de la douleur lors de la digestion;
- une voix rauque, de la toux, des problèmes respiratoires et des étouffements;
- un gain de poids insuffisant pour son âge ou une perte de poids;
- des pleurs excessifs; et
- des troubles de sommeil. Bébé se réveille fréquemment, montrant souvent des signes de douleur stomacale ou à la poitrine.
Tous ces indicateurs ne sont (malheureusement) pas propres au reflux compliqué. Par conséquent, le diagnostic peut être difficile à poser et le risque qu’une ordonnance soit délivree inutilement est réel.
Comment aider un nourrisson souffrant de remontées involontaires?
Il existe plusieurs solutions auxquelles vous pouvez faire appel pour soulager votre fille ou votre fils. Quelques-unes des propositions permettent de diminuer les resurgissements mais ne les supprimeront pas totalement. Certaines sont simples à mettre en place et d’autres seront le fruit d’une réflexion plus poussée. Elles seront à discuter avec votre docteur ou devront être en accord avec votre philosophie parentale. Les remèdes proposés ci-après sont reconnus et recommandés par des institutions pédiatriques françaises et étrangères. Néanmoins, demandez la confirmation à votre médecin que les solutions choisies sont adaptées à votre fille ou fils pour qu’elles soient efficaces.
1. Consultez votre pédiatre
Si vous soupçonnez un problème de RGO, contactez votre docteur. Il est important d’obtenir un diagnostic certain et précis. Vous pourriez penser que Bébé subit un reflux alors qu’en réalité il est allergique aux protéines de lait de vache. Dans certains cas, consultez un gastro-entérologue pédiatrique afin d’obtenir l’avis d’un spécialiste.
🚨 N’administrez en aucun cas un médicament à votre bout’chou sans l’accord préalable d’un expert médical. 🚨
2. Faites de courtes pauses alimentaires
Offrez-lui de plus petites doses de liquide nutritif, surtout s’il est nourri au biberon. En effet, le reflux peut être un signe de suralimentation. En tant que parents, notre instinct naturel est d’apaiser Bébé épris d’une crise de larmes. Son agitation et son mécontentement peuvent laisser penser qu’il a faim. Par conséquent, il se voit offrir du lait. Il le boit, non pas pour satisfaire sa faim mais pour se calmer par la succion (à lire: Comment calmer les pleurs de Bébé ?). La panse bien remplie et distendue peut engendrer de l’inconfort. Bébé se remettra à pleurer pour communiquer son mal-être. Vous voyez le cercle vicieux qui se crée ?
À un moment donné, il régurgitera le surplus. Cela pourrait s’apparenter à un RGO car les symptômes (les gémissements et les régurgitations) sont similaires. Il vaut mieux ne pas prendre l’habitude de le nourrir à chaque fois que les larmes coulent. Il peut se plaindre pour demander de satisfaire d’autres besoins. Essayez donc d’évaluer son réel besoin avant de répondre systématiquement par la nourriture.
Testez différentes quantités de lait ou d’aliments solides. En cas d’allaitement, mesurez le temps de chaque tétée pour trouver le dosage idéal. Répartissez les repas de telle manière que votre enfant puisse digérer plus facilement.
Enfin, faites des pauses lors chaque « ravitaillement » pour lui donner l’occasion de libérer l’air, c’est-à-dire de le faire roter. Nous avons l’habitude de le faire après la tétée ou le biberon mais plus rarement pendant son repas.
3. Testez des alternatives
Laissez-le goûter à différentes sortes de lait. Pensez à tester plusieurs marques. Si cela ne semble pas améliorer le reflux, vous pouvez lui proposer du lait en poudre à base de soja ou une version hypoallergénique. Du lait en poudre épaissi avec de l’amidon de riz conçu pour diminuer les troubles gastriques est également une variante commercialisée. Cette alternative est plus communément appelée le lait anti-régurgitation. L’épaississement le rend plus visqueux et donc plus difficile à vomir. Il est possible de l’épaissir vous-même en ajoutant un peu de céréales pour bébés.
🚨 Discutez avec votre pédiatre ou un.e dietiticien.ne avant de prendre cette initiative. Il est d’autant plus important de suivre ses conseils s’il s’agit d’un très jeune nourrisson. 🚨
4. Favorisez la position verticale pour la digestion
Gardez votre bébé droit pendant 20 à 30 minutes après qu’il ait mangé afin de faciliter la digestion. Vous pouvez le mettre assis, bien droit ou dans son transat. Si vous avez de la force et assez d’énergie, tenez-le dans vos bras mais évitez qu’il ne prenne l’habitude de s’y endormir. Vous pouvez aussi opter pour une séance de portage. Ventre contre ventre et en étant porté droit, Bébé devrait s’apaiser plus facilement dans le porte-bébé.
Une fois le repas fini, évitez de faire de trop grands mouvements qui feraient de petites vagues stomacales de lait. Il est préférable de le nourrir après les siestes plutôt qu’avant qu’il s’endorme. Ainsi, vous disposerez d’assez de temps pour le nourrir et pour lui faire digérer le lait pendant une demi-heure. En nourrissant Bébé au réveil, vous lui laissez le temps de digérer avant de se recoucher.
5. Assurez-vous de bien dissocier le lolo du dodo
Si Bébé somnole pendant cette parenthèse de 20 à 30 minutes, n’attendez pas qu’il s’endorme dans son transat ou collé contre vous. Il est préférable de ne pas l’habituer à s’endormir dans un endroit autre que son lit. Ne vous culpabilisez pas s’il s’assoupit de temps en temps dans vos bras. Personnellement, je chérissait ces moments pendant lesquels je pouvais sentir et admirer de très près mes filles pendant la sieste.
Pour éviter d’être confronté.e à un telle situation, prévoyez suffisamment de temps entre les repas et l’heure de la sieste ou du coucher. Planifiez une activité entre ces deux moments. Le soir venu, faites-lui un massage, donnez-lui un bain, nourrissez-le et tenez-le droit tout en lisant un livre. Quand il est temps de dormir, posez-le somnolent mais éveillé dans son lit.
À lire : Comment aider Bébé à dormir seul dès 2 mois
Établissez un horaire adapté de telle manière que vous le nourrissiez dès le réveil le matin (soit après 6 heures) ainsi qu’après chaque siesta. Cela permet de ne pas créer l’association négative du lolo-dodo. Vous lui laissez ainsi également le temps de digérer avant d’être allongé, une posture qui augmente le risque de RGO.
Si certains enfants s’en tirent mieux s’ils mangent fréquemment de plus petites quantités, cela pourrait signifier que vous devrez nourrir votre poupon plus longtemps pendant la nuit. Mais les tétées nocturnes peuvent aussi causer de l’inconfort.
À partir d’un certains poids, les repas nocturnes cesse d’être une nécessité pour répondre à un besoin purement physique. Bébé s’est habitué à ses instants privilégiés, même si cela perturbe le sommeil de toute la famille. Au plus vous l’habituer à être assisté la nuit, au plus vous risquez d’instaurer un habitude difficile à rompre si elle est trop ancrée. Les poupons qui se nourrissent la nuit ont également tendance à se rassurer grâce à la succion, comme ils le feraient avec une tétine.
Dès lors, arrêtez l’« open bar » nocturne aussitôt que le docteur pédiatrique vous donne un avis favorable. Il est préférable de ne plus nourrir les nuits avant son premier anniversaire. Il existe plusieurs techniques de sevrage. Pour les nourrissons RGO, je recommande une approche plutôt progressive et douce.
6. Pensez à la position de couchage
L’avis des institutions pédiatriques a énormément évolué ces 3 dernières décennies concernant le couchage. Nous sommes passés du dos au ventre, au côté pour enfin repasser au dos. Par le passé, les médecins craignaient que les petits ne s’étouffent avec leurs régurgitations. Néanmoins, ils se sont rendus compte qu’ils tournaient instinctivement la tête, ce qui permettait d’éviter l’asphyxie. De plus, il n’y a pour l’heure aucune étude qui prouve que le risque d’étouffement est plus élevée lorsque les enfants sont couchés sur le dos.
Bien que dormir sur le dos soit le la seule position recommandée, c’est la pire pour calmer un petit épris de crampes. On sait que le couchage ventral diminue les douleurs, mais constitue un facteur de risque de mort subite du nourrisson. Je déconseille fortement de faire dormir Bébé ainsi, sauf avis d’un professionnel de la santé. Par contre, il pourra dormir sur le ventre, une fois qu’il aura atteint l’âge pour le laisser faire en toute sécurité.
Même si l’allonger sur le côté semble l’apaiser, il est formellement déconseiller de le coucher ainsi. Le risque qu’il roule sur le ventre et de s’étouffer est trop élevé. J’insiste sur le fait qu’il faille d’abord en parler à votre médecin et vous familiarisez avec les précautions de sécurité pour éviter le syndrome de mort subite du nourrisson.
7. Habillez-le pour qu’il se sente à l’aise
Pensez à le vêtir de tenues amples pour qu’il se sente pas trop à l’étroit. Pour éviter que le lange n’exerce une trop forte pression, ne le serrez pas trop. Pensez également à acheter une taille supérieure s’il paraît avoir pris du poids et être à l’étroit dans son lange.
8. Demandez conseil à un.e expert.e du sommeil
Un bébé RGO dort souvent moins bien que ses compères. Il a également moins l’occasion d’apprendre à s’apaiser et à s’endormir seul. En effet, certaines techniques permettant d’atténuer le reflux nécessite l’intervention de Papa ou de Maman. En l’assistant pour se calmer et trouver les bras de Morphée, les parents instaurent des habitudes de sommeil qui sont difficiles à rompre. Il sera ainsi difficile de le faire dormir dans son lit s’il a pris l’habitude de s’assoupir tout contre un parent.
Les bout’choux peuvent développer des troubles du dodo pouvant persister même après que le reflux ait disparu. Selon plusieurs coaches, les bébés semblent souvent plus sensibles à leur environnement après leur phase de RGO. Ils réagissent davantage à des stimuli tels que la lumière vive, le bruit, l’odeur et les textures. Si cela semble être le cas de votre baby, vous devriez être d’autant plus attenti.f.ve aux signes du sommeil et à l’horaire à suivre. Avant de le coucher, pensez également à faire la routine dans sa chambre, au calme et à la lumière tamisée.
Beaucoup me consultent pour que je les aide à coacher leur petit.e qui souffrait de RGO par le passé. Il/Elle doit apprendre, ou réapprendre, à s’endormir sans se faire bercer, sans être nourri.e, ou sans le mouvement de la voiture ou de la poussette.
Au plus tôt vous prenez les choses en main, au plus il sera facile pour votre petit ange de (re)prendre des bonnes habitudes de sommeil. Il bénéficiera ainsi d’un sommeil de qualité et en quantité suffisante indispensable à sa croissance et à son bon développement.
Si vous souhaitez obtenir plus d’informations sur la façon d’améliorer la qualité et la quantité de sommeil de votre enfant, consultez mon livre « Au dodo! 14 jours pour bien dormir ». Vous pouvez également prendre rendez-vous pour que nous en discutions. Votre première consultation est gratuite et sans engagement.