En résumé
Les réveils nocturnes sont fréquents et normaux chez les enfants. Ils font 6 à 7 micro-réveils par nuit. Les problèmes surviennent lorsque ces pauses nocturnes s’éternisent et qu’ils ne parviennent pas à se rendormir tout de suite. Il existe 9 raisons qui peuvent expliquer pourquoi votre enfant se réveille la nuit et vous appelle à la rescousse :
- Les mauvaises habitudes de sommeil
- L’anxiété de la séparation
- La dette de sommeil
- La faim
- La couche souillée
- La maladie
- La poussée dentaire
- Les coliques
- Les stimuli environnementaux
Dans un premier temps, identifiez le.s facteur.s perturbant le sommeil de votre enfant. Ensuite, mettez en place les solutions pour le.s faire disparaître. Si vous tenez compte de mes recommandations, vous verrez rapidement des améliorations quant à son sommeil.
Les réveils nocturnes sont fréquents et normaux chez les enfants. En effet, ils font l’expérience d’un micro-réveil entre deux cycles du sommeil, soit toutes les 45 à 60 minutes (versus 90 à 110 minutes pour un adulte). Pendant cette phase de transition, ils bougent, gazouillent et peuvent même laisser échapper des cris. Ils sont à ce moment-là plus sensibles aux stimuli externes. Le problème survient lorsque, lors de ces micro-réveils, ils ne savent pas comment se rendormir. Ils pleurent, réclament leurs parents ou se lèvent à chaque fois qu’ils ont les yeux ouverts. Les raisons qui expliquent ces appels nocturnes animés sont multiples.
1. Les mauvaises habitudes de sommeil
Nous avons tous nos petites techniques pour endormir notre enfant. Elles s’élaborent au fil du temps et l’inspiration nous vient parfois instinctivement. La plus célèbre d’entre elles est le bercement dans la chaleur des bras de Papa ou Maman. Il existe des variantes, telles que la poussette, le porte-bébé ou la voiture. Les bébés adorent être bercés car les mouvements rythmés recréent les sensations in utéro. Le sommeil immobile est même intolérable pour certains. Cette technique d’endormissement ne mène parfois qu’à des petites victoires de très courte durée. Aussitôt reposé dans son lit, Bébé se réveille pour réclamer un autre petit tour.
S’endormir au sein ou au biberon dès la naissance est naturel. Le nourrisson se retrouve dans des conditions de sommeil qu’il reconnaît. Tout lui rappelle l’environnement in utero : la promiscuité grâce aux bras qui l’entourent, des voix rassurantes et la douce sensation de satiété. Les pleurs pendant la nuit ne signifient pas forcément que votre enfant a faim. Si votre technique d’endormissement de prédilection est le biberon ou la tétée, les réveils nocturnes peuvent devenir difficiles à gérer. Le petit ne sait pas comment retrouver le sommeil sans votre intervention. Pour lui apprendre à devenir un petit dormeur autonome, il est important de dissocier l’alimentation du sommeil.
Même les parents les plus attentionnés et avec les meilleures intentions du monde peuvent prendre des habitudes qui peuvent perturber le sommeil de leur petit. Ils apportent une réponse rapide pour être confrontés le moins possible aux pleurs. Les solutions suivantes leur permettent de calmer et d’endormir le petit grâce à leur aide :
- l’allaitement
- le biberon
- lui chanter une berceuse
- lui faire écouter de la musique ou la télévision
- le bercer dans les bras ou dans un fauteuil vibreur
- lui tenir la main
- lui caresser continuellement le dos/l’estomac/la tête/une autre partie du corps
- lui remettre régulièrement la tétine dans la bouche
- le laisser dormir sur la poitrine d’un parent ou dans ses bras
- le laisser dormir dans le lit parental
- le laisser dormir dans la poussette ou dans le siège auto
- dormir au sol près du lit de Bébé
« N’aidez jamais un enfant à faire une tâche qu’il se sent capable d’accomplir seul. » – Maria Montessori
Il arrive aussi que l’enfant n’ait tout simplement pas appris à se rendormir seul. Dès la naissance, Bébé se sent perdu pendant les micro-éveils. Il ne sait pas pourquoi il se retrouve seul dans son lit, ni comment faire pour poursuivre sa nuit. Il appelle ses parents à la rescousse pour parvenir à faire dodo. Ces pratiques sont certes efficaces mais nécessitent l’intervention d’une tierce personne. Pour diminuer le degré de leur intervention, il est possible de mettre en place des meilleures habitudes du sommeil. Celles-ci apporteront le réconfort et la sécurité nécessaires pour que l’enfant parvienne à se rendormir seul, rapidement et en toute sérénité.
Heureusement pour nous, parents, il existe un large panel d’associations positives. Voici quelques exemples de bonnes habitudes :
- sucer le pouce ou d’autres doigts
- sucer une tétine (sauf si vous devez lui remettre en bouche vous-même)
- toucher un doudou, une couverture, le T-shirt d’un parent ou tout objet auquel il semble avoir créé un lien d’attachement
- faire tourner les oreilles, les étiquettes ou autres parties composantes du doudou
- se boucler les cheveux avec les doigts
- jouer avec ses oreilles ou son nombril
- balancer son corps ou sa tête
- se cogner la tête, les jambes ou les bras contre les barreaux du lit
- lever les jambes en l’air et les laisser tomber
- chantonner, babiller ou parler
- écouter le son émis par une machine à bruit blanc
Votre objectif sera donc d’éliminer les mauvaises habitudes de sommeil et d’encourager la mise en place d’associations positives.
2. L’anxiété de la séparation
Vers l’âge de six mois, les bébés qui étaient jusque-là très sociables avec des inconnus, commencent à être intimidés à la vue de personnes qui ne leur sont pas familières. Ils se sentent mal à l’aise dans de nouveaux environnements et recherchent rapidement du réconfort auprès des personnes de confiance. Ils peuvent également se mettre à pleurer lorsque les parents disparaissent de leur champ de vision. Cette angoisse de la séparation est une phase tout à fait normale et essentielle à leur développement. Cela prouve qu’ils prennent conscience qu’ils sont des individus à part entière, qu’ils se développent bien, qu’ils distinguent les figures d’attachement des autres individus. Avant cela, ils pensaient que leurs parents et eux-mêmes formaient une seule et même personne. Certains enfants ne découvrent cette séparation des corps qu’après un an ou ne montrent tout simplement jamais de signes de perturbation. Lorsque cette inquiétude atteint un pic entre le dixième et dix-huitième mois, il n’est pas rare que, en plein milieu de la nuit, les enfants réclament leurs parents (ou le parent le plus rassurant). Les régressions liées à l’anxiété de la séparation s’observent également à l’âge de neuf mois et 18 mois, après les vacances, une maladie ou un événement déterminant tel que la rentrée à l’école, un déménagement ou l’arrivée d’un autre enfant dans la famille.
Ils peuvent également exprimer leur angoisse liée à l’absence du parent ou à cause du noir qui envahit la chambre pendant la nuit. Ils se sentent en général à nouveau rassurés lorsqu’ils ne sont plus seuls dans la chambre. Si cela vous arrive, pensez à lui parler doucement en vous mettant à sa hauteur. Si vous souhaitez vérifier l’état de votre enfant, allumez la lumière, mais gardez-la tamisée. Caressez de temps en temps son ventre ou son dos sans le prendre dans les bras, le but étant d’éviter le plus possible tout contact physique ou de le sortir de son lit. Quittez sa chambre dès qu’il s’est calmé ou prenez votre position de coaching si nécessaire.
Les enfants uniques et les aînés ont tendance à être plus anxieux. Ils se sentent plus liés aux parents et craignent que cette unité ne soit rompue. Selon leur interprétation, le sommeil est synonyme de séparation. Lorsqu’un deuxième enfant prend sa place dans la famille, l’aîné comprend plus facilement quel rôle lui est attribué. Il développe alors des comportements adéquats dans ses rapports avec les parents. En général, les plus jeunes enfants craignent moins la séparation, car ils jouissent plus souvent de la présence d’une autre personne (son frère ou sa sœur).
Si votre enfant montre des signes d’anxiété de séparation (pleurs lorsque vous partez, peur excessive d’être seul, refus d’aller au lit si vous ne restez pas à ses côtés, cauchemars de séparation, etc.) ou afin d’anticiper les épisodes d’anxiété, voici ce que vous pourriez faire :
- En journée, annoncez-lui quand vous allez sortir de son champ de vision, même si ce n’est que pour une petite minute. En lui disant « je reviens » à chaque fois que vous partez, vous lui faites comprendre que chaque départ est suivi d’un retour. Il comprend que la séparation n’est pas indéfinie.
- Jouez à cache-cache dans la maison. Grâce à cette activité ludique, il s’habituera à ne pas vous voir pendant un bref moment. Pensez également à jouer à « Coucou. Beuh ! ».
- Prolongez la routine du coucher pour passer du bon moment avec lui.
- Un objet de transition (par exemple, une couverture ou un doudou) pourrait l’aider à lutter contre l’anxiété de séparation ou à combattre les peurs nocturnes.
- Promettez-lui d’aller le voir avant de vous coucher. Le lendemain matin, dites-lui à quel point il est adorable lorsqu’il dort paisiblement. Cela lui prouvera que vous êtes effectivement allé.e le voir et ça l’aidera à le rassurer. Si votre enfant résiste à s’endormir seul, le coaching grâce au Mobilis sera efficace pour lui apprendre à s’endormir en toute sérénité.
- Laisser une veilleuse allumée peut aider à soulager l’anxiété de séparation et la peur des monstres en offrant du réconfort au milieu de la nuit. Cependant, la lumière peut empêcher votre enfant de dormir en raison d’une sur-stimulation visuelle. Par conséquent, évitez de la placer trop près de son lit et veillez à ce qu’elle soit de faible intensité.
- Lorsque vous sortez de la maison sans lui, la personne qui s’en occupe devra le distraire avec un jeu ou un objet afin qu’il ne focalise pas toute son attention sur votre départ. Néanmoins, ne quittez pas le domicile sans signaler que vous partez. Dites-lui également quand vous prévoyez de rentrer.
- Si vous êtes absent.e le soir, assurez-vous de faire garder votre enfant par une personne qui lui est familière. Je conseille de faire venir cette personne quelques soirs auparavant pour le rituel du soir afin que le petit s’y habitue. Ainsi, il ne sera pas surpris de voir un autre visage que celui de ses parents en cas de réveils nocturnes. Les enfants aiment que les choses soient prévisibles et ne sont pas très fans de surprises. « Coucou, c’est Mamie ! » peut s’avérer inefficace pour rassurer un petit en pleine nuit s’il n’a pas été prévenu de sa présence.
3. La dette de sommeil
Sachez qu’il n’est jamais trop tard pour apprendre à un enfant à bien dormir. Au plus tôt vous lui apprenez les bonnes habitudes de sommeil, au plus l’apprentissage semblera facile. « Little Kids, Little Problems. Big Kids, Big Problems » dixit les anglophones. Ainsi, des recherches ont prouvé que les enfants de deux ans et demi qui n’ont jamais appris à dormir la nuit dorment en moyenne 1h22 de moins que les enfants ayant reçu les clés pour apprendre à dormir seul. La majeure partie de ces enfants ne rattrape pas le manque de sommeil.
Il est possible de très vite se rendre compte si votre enfant bénéficie d’assez de sommeil. Un enfant de plus de six mois en manque de sommeil profond et réparateur va :
- se réveiller bougon et grincheux
- manquer d’énergie et d’entrain pendant plus de deux heures après un réveil
- refuser de s’alimenter
- dormir moins longtemps pendant les siestes
- difficilement parvenir à trouver le sommeil (seul) même s’il a très peu dormi et semble épuisé
- être ronchon tous les jours aux mêmes heures (surtout en fin d’après-midi)
- réveiller ses parents plus d’une fois par nuit
- être prêt à commencer sa journée avant six heures du matin.
Lorsqu’un ou plusieurs de ces signes se manifestent, pensez à coucher votre enfant plus tôt le soir (idéalement entre 19h et 19h30) afin de vous assurer qu’il dorme à poing fermé à 20h. Ajustez la durée ainsi que l’horaire des siestes pour compenser la fatigue accumulée. Si vous tenez un journal de bord, notez-y le moment où vous avez vu les signes de fatigue, l’heure du coucher ou encore la durée des siestes. C’est en cherchant la réponse à vos questions que vous progresserez.
Le tableau ci-dessous vous indique quels sont les besoins en sommeil en fonction chaque âge.
Âge |
Temps de repos la nuit |
Temps de repos en journée |
Temps de repos moyen |
0 – 3 mois |
8.5 heures |
7 heures |
14 – 17 heures |
4 – 11 mois |
11 heures |
3.25 heures |
12 – 15 heures |
1 an |
11 heures |
1.5 – 2 heures |
12 – 14 heures |
2 ans |
11 heures |
1.5 heures |
12 – 14 heures |
3 ans |
10.5 heures |
1.5 heures |
11 – 13 heures |
4 ans |
11.5 heures |
Pas de sieste |
11 – 13 heures |
5 ans |
11 heures |
Pas de sieste |
10 – 11 heures |
6 ans |
10.75 heures |
Pas de sieste |
10 – 11 heures |
Vous pourrez constater que votre enfant ne subit plus de dette de sommeil une fois qu’il s’endort paisiblement, gère les micro-réveils calmement à partir du coucher jusqu’au matin et dort suffisamment sur une période de 24 heures pour un enfant de son âge.
4. La faim
Les besoins de votre enfant évoluent au fil des mois. La taille de l’estomac d’un nouveau-né est bien trop petite pour qu’il puisse dormir toute une nuit sans manger. En moyenne, il devrait être nourri toutes les trois heures. En se développant, il pourra manger de plus grande quantité en journée, ce qui devrait vous permettre de réduire le nombre des repas nocturnes.
Pour vous assurer que la faim ne perturbe pas le sommeil de votre enfant, vérifiez régulièrement auprès de votre médecin que la fréquence des repas et les quantités consommées en journée correspondent à ses besoins en apports nutritionnels en tenant compte de son âge.
5. La couche souillée
Certains enfants souillent leur couche au moment où ils sont mis au lit, que ce soit le soir ou à l’heure de la sieste. Certains parents sont convaincus que, vu le timing, il s’agit d’un acte intentionnel. Dans le cas où vous sentez une odeur suspecte, je conseille de sortir votre enfant du lit afin de le changer. En effet, une couche sale peut gêner l’endormissement, causer des réveils plus fréquents, mais aussi être à l’origine d’une inflammation cutanée au niveau du fessier. Pensez à le changer calmement dans sa chambre. Évitez de trop lui parler et allumez une petite lampe afin de le stimuler le moins possible. Vous pouvez également glisser son matelas à langer dans son lit pour ne pas devoir l’en sortir.
Une fois changé, reprenez votre position de coaching (cf. la méthode de coaching de la chaise). Les enfants ont souvent du mal à se rendormir après une courte sieste de 20 minutes suivie par un changement de couche ou si vous intervenez vers cinq heures du matin. Vous pourrez être confronté.e à quelques protestations. Dans tous les cas, l’important est de rester cohérent.e et de le rassurer. Si vous pensez que votre enfant a besoin d’un peu plus de réconfort que d’habitude, n’hésitez pas à le prendre dans les bras avant de le remettre au lit, somnolent mais éveillé.
6. La maladie
Lorsqu’un bébé est malade, il réveille habituellement ses parents pour leur signaler qu’il ne se sent pas bien. Lorsque son état de santé n’est pas au beau fixe, un bambin communique sa douleur et son mal-être, même au beau milieu de la nuit. Sachez par exemple qu’une otite est d’autant plus douloureuse lorsque l’enfant est couché. Portez une extrême attention à ses pleurs (à la vivacité et l’intensité) ainsi qu’à sa température corporelle. En cas de doutes ou de symptômes apparents, contactez votre pédiatre.
De même, les allergies, les coliques et un rhume peuvent perturber le sommeil de votre enfant.
Une autre cause fréquente mais encore trop peu souvent diagnostiquée est l’apnée obstructive du sommeil. Pourtant, environ 3% des enfants en souffriraient. Pour vérifier si votre bout de chou en serait atteint, répondez aux questions suivantes :
- Votre enfant ronfle-t-il régulièrement ?
- En règle générale, votre enfant respire-t-il fortement par la bouche en dormant ?
- Son lit est-il mouillé par la transpiration ?
- Se montre-t-il agité lorsqu’il dort ?
Si vous répondez par l’affirmative pour chacune des questions précédentes, contactez votre pédiatre et demandez-lui de vérifier les amygdales et les végétations adénoïdes.
Pour toutes les causes de gènes physiques vous ne pourrez malheureusement pas agir seul afin de faire disparaître les réveils nocturnes ou de reculer l’heure du réveil. La source de problème est hors de votre portée. Il vous faudra consulter votre pédiatre ou un spécialiste pour obtenir une solution d’ordre médical.
7. La poussée dentaire
Les poussées dentaires ne se classent pas vraiment dans la catégorie des soucis de santé. Elles constituent plutôt une étape incontournable du développement d’un enfant âgé entre 6 et 30 mois. Néanmoins, ces épisodes peuvent fortement perturber son sommeil. Sachez que ce n’est seulement lorsque votre petit présente des signes de gêne, de douleur et se sent grognon en journée qu’une poussée dentaire pourrait véritablement troubler son sommeil. S’il ne s’en plaint pas pendant les moments d’éveil, ce n’est probablement la poussée dentaire qui explique son trouble du sommeil. Dans ce cas, je vous invite à prendre connaissance des autres raisons possibles pouvant expliquer le sommeil perturbé de votre enfant.
Par contre, si l’inconfort de la poussée des petites dents semble réveiller votre enfant, donnez-lui un objet dur à mâchouiller tels qu’un anneau de dentition ou des biscuits de dentition. Des jouets mis au congélateur ne sont pas particulièrement recommandés car le froid extrême pourrait blesser sa bouche et causer de l’inconfort supplémentaire.
Les solutions soulageant la douleur devant être appliquées sur les gencives ne s’avèrent pas toujours efficaces. Un enfant dont les dents poussent bave beaucoup. Par conséquent, le produit sort souvent de sa bouche avant qu’il n’ait pu agir en vue de soulager la douleur. Les pédiatres indiquent également que ce genre de médicaments endort la partie arrière de la bouche et empêche parfois à l’enfant d’avaler.
Si la poussée de dents est gênante et rend votre petit irritable, essayez de maintenir sa routine et l’heure du coucher. Y apporter des changements, même pour quelques nuits, pourraient engendrer des troubles du sommeil qui pourraient s’avérer être difficiles à éliminer.
S’il a de la fièvre (au-delà de 38 degrés Celsius), vomit ou a de la diarrhée pendant la poussée des dents, consultez votre pédiatre afin de vous assurer que l’état de santé de votre petit ne nécessite pas de traitement particulier.
8. Les coliques
Entre la sixième et la onzième semaine, ma fille avait besoin de se décharger émotionnellement chaque soir vers 19 heures. Elle était presque réglée comme une horloge suisse et cela était quasi inévitable. Il a été simple d’identifier ses épisodes de coliques tellement ils semblaient longs et violents pour ma fille et moi-même. Pensant qu’il n’existait pas réellement de solutions préventives pour éviter les larmes du soir, je m’assurais de rester présente lorsque les crises de larmes survenaient. Je la tenais dans les bras, la berçait et improvisais des berceuses. Après que le calme soit revenu, je la déposais dans son lit éveillée mais somnolente. Certains parents se reconnaîtront certainement dans ce témoignage.
Les coliques du nourrisson peuvent être qualifiés de terme « fourre-tout ». Dès qu’un poupon pleure, cette cause est évoquée. Alors que seuls 20 % à 25 % des bébés âgés de moins de trois mois en feraient l’amère expérience. Cela ne signifie pas que leurs parents soient incompétents, que les enfants éprouvent d’office des maux de ventre ou ni même que ces derniers deviendront des personnes malheureuses. Les recherches ne sont pas encore parvenues à établir ce qui cause vraiment ces fameuses coliques. Cependant, nous savons que les enfants traversent les premiers mois différemment, même s’ils sont tous exposés à un nouveau monde qui les surstimule. En effet, chaque bébé naît avec un tempérament unique. Les bébés ont leurs propres caractéristiques et modes de comportement qui influent la façon dont ils réagissent aux événements quotidiens. Chacun a son propre style comportemental qui définit sa manière de réagir à son environnement, de s’exprimer, de gérer ses émotions et d’entrer en relation avec les autres. Les enfants emprunts à ces crises sont davantage sensibles aux événements qui se passent autour de lui. Docteur Harvey Karp estime que 25 % des bébés sont plus sensibles, ont besoin de beaucoup plus d’attention et de temps pour trouver le sommeil. Nombreux experts ont conclu que les bébés sensibles voient, entendent et ressente le monde comme étant un barrage sensoriel désagréable et désorganisé. Ils ne s’y retrouvent pas et accumulent de la tension pendant toute la journée.
- P pour Peak of crying (pic des pleurs) : la durée des pleurs s’allonge avec le temps pour atteindre leur apogée vers les deux mois de Bébé et diminue au fur et à mesure, pendant le troisième et quatrième mois.
- U pour Unexpected (imprévisibles) : Les pleurs commencent et s’arrêtent sans que les parents ne comprennent réellement ce que sont les facteurs déclencheurs et apaisants.
- R pour Resist Soothing (résister aux techniques d’apaisement) : Quoi que les parents tentent pour calmer Bébé, les larmes continuent de couler.
- P pour Pain-like Face (expression faciale pouvant exprimer la douleur) : Bébé fait des grimaces que vous pourriez interpréter comme pouvant être causés par la douleur. Certains ont aussi tendance à avoir des gaz, à rougir, à se tortiller, à replier ses jambes et à serrer les poings.
- L pour Long-lasting (longue durée) : Les pleurs peuvent durer pendant de longues heures, au grand dam de l’entourage de Bébé.
- E pour Evening (soirée) : Les enfants pleurent et sont inconsolables plutôt en fin d’après-midi et en soirée.
Selon certains médecins, les bébés naissent trois mois trop tôt. En comparaison avec d’autres mammifères, les mini êtres humains sont immatures à la naissance et nécessitent des soins supplémentaires. À leur sortie de l’utérus, ils ne sont pas tout à fait prêts pour ce monde. Un bébé quitte sa zone de confort après neuf mois parce que son petit cerveau est déjà gros, bien qu’encore immature.
« Il y a toujours une lumière au bout du tunnel, mais parfois elle est difficile à voir. » – Pierre-Paul Marchini
Le Docteur Harvey Karp affirme qu’il est possible de consoler rapidement (en quelques minutes, voire moins) un bébé grâce à la méthode des « 5 S » (voir Comment calmer les pleurs de Bébé). Selon lui, « tous les bébés naissent avec un bouton ’stop’ permettant de faire cesser les pleurs. À l’intérieur de l’utérus, ils sont constamment soutenus et bercés, et le bruit ambiant est plus fort que celui émit par un aspirateur. Soudainement, ils naissent et tout est calme et tranquille. » La méthode de Karp suggère donc que la meilleure façon d’activer le réflexe apaisant Bébé et de l’endormir est d’imiter les bruits, les mouvements et l’environnement dans l’utérus. Croyez-en mon expérience, je peux vous affirmer que son approche est très efficace.
9. Les stimuli environnementaux
Concevoir un environnement propice au sommeil vous aide à préparer le terrain et à ne pas garder votre tout-petit éveillé à cause de stimuli qui jouxtent son lit. Il est important de lui apprendre à distinguer les moments d’éveil (temps de jeu et d’alimentation) et les périodes plus calmes (temps de sommeil). Comment pourriez-vous y parvenir ? Pensez à créer un environnement relaxant et apaisant en faisant appel à la plupart des sens de votre bébé : la vue (un espace sombre), l’odorat (l’odeur des parents), le toucher (le co-dodo en toute sécurité ou la douceur d’une couverture/d’un doudou) et l’ouïe (le silence ou le bruit blanc). Beaucoup d’enfants aiment aussi s’endormir lorsqu’ils sont nourris (en utilisant le sens du goût). Cependant, il est recommandé de rompre l’association sommeil-alimentation suffisamment tôt pour éviter les réveils nocturnes ainsi que les caries.
Vous pouvez créer les meilleures conditions pour que votre enfant dorme bien et suffisamment pendant les siestes et la nuit en tenant compte des caractéristiques suivantes :
- Un espace frais : La température ambiante devrait se situer entre 19 et 20 degrés Celsius toute l’année, car la température du corps chute naturellement pendant le sommeil. Un excès de couches (pyjamas, body, langes, etc.) peut perturber le processus de sommeil et entraîner une surchauffe.
- Un espace sombre : La pièce doit être suffisamment obscure pour que vous ne puissiez pas voir votre main lorsque vous tendez le bras (même pendant les siestes !). Utilisez des rideaux ou des stores pour régler l’obscurité de la pièce. Ils seront particulièrement utiles si votre enfant se lève tôt ou les siestes posent des problèmes.
- Un espace de détente : Les murs devraient être peints dans des couleurs douces, neutres ou pâles. Les couleurs vives sont trop stimulantes et peuvent agiter Bébé. Éloignez également les miroirs de son lit, couvrez ou éteignez toute source de lumière comme un réveil ou une veilleuse (à moins que votre tout-petit ne craigne l’obscurité. Dans ce cas, laissez une faible lumière allumée). Évitez l’utilisation d’un smartphone, d’une télévision ou d’un ordinateur toute la nuit dans la chambre de Bébé, car ce type de lumière nuit à son rythme circadien. En outre, enlevez le mobile suspendu au-dessus de son lit. Cela stimule sa curiosité plutôt que de l’endormir et cela peut être dangereux s’il parvient à le détacher.
- Un espace calme : En plus d’apaiser et de rassurer votre enfant, une machine à bruit blanc aide à bloquer les nuisances perturbatrices qui émanent de l’intérieur et de l’extérieur de votre maison. Utilisez la machine chaque fois que votre petit ange se repose le jour et la nuit. Si la machine est mise en route au moment du coucher, elle doit émettre du son toute la nuit. Malgré leurs nombreux avantages, les machines à bruit blanc n’offrent pas toujours la tranquillité sans risque. En 2014, l’Académie Américaine de Pédiatrie (AAP) a testé 14 machines à bruit blanc. Résultat : elles dépassaient tous la limite de bruit recommandée, fixée à 50 décibels. En plus de l’augmentation des problèmes auditifs, l’étude a révélé que l’utilisation du bruit blanc amplifiait les problèmes de développement du langage et de la parole. En se basant sur les résultats de l’AAP, les pédiatres recommandent que la machine soit placée à au moins 2 mètres du lit de Bébé afin que le bruit ne devienne pas une nuisance ou une source de distraction. Évitez également de faire entendre une musique qui change de hauteur ou de ton, comme les orages ou les vagues océaniques. Si vous utilisez un smartphone ou une tablette, pensez à activer le mode avion.
- Un espace sécurisé : Pensez avant tout comme un minimaliste. Le lit de votre enfant doit être un lieu de repos et non de divertissement. Créez un espace dodo sans superflus et objets encombrants. Retirez les jeux et peluches qui pourraient stimuler sa curiosité. Il est donc préférable de ne pas accrocher un mobile ou des miroirs au-dessus du lit. Enlevez également les oreillers, tours de lit et les couvertures. Craignez-vous que son environnement ne soit pas assez confortable ? Ne vous inquiétez pas, il sera ainsi parfait pour Bébé ! Moins (d’encombrements) équivaut en réalité à plus (de sommeil). De plus, il est préférable de ne pas accrocher un cadre ou une étagère directement au-dessus du lit pour éviter que des objets ne tombent sur lui, ce qui pourrait le blesser ou le réveiller. Enfin, environ 3 500 nourrissons meurent chaque année aux États-Unis de décès liés au sommeil, y compris le syndrome de mort subite du nourrisson (MSN). L’AAP recommande de mettre Bébé au lit sur le dos et sur un matelas ferme. S’il a moins de 8 semaines (ou s’il n’a pas encore commencé à se retourner seul), vous pouvez l’emmailloter pour l’aider à prolonger les dodos.
Si vous souhaitez obtenir plus d’informations sur la façon d’améliorer la qualité et la quantité de sommeil de votre enfant, consultez mon livre « Au dodo! 14 jour pour bien dormir ». Vous pouvez également prendre rendez-vous pour que nous en discutions. Votre première consultation est gratuite et sans engagement.