Nous avons tous nos petites techniques lorsqu’il s’agit de mettre notre enfant au lit. Ce qui différencie notre approche de celle des autres Mamans et Papas est influencée par la dynamique familiale, les origines ethniques et les habitudes culturelles. Et puisque chaque être humain a un sommeil qui lui est propre, les habitudes peuvent même varier d’un enfant à l’autre au sein du cocon familial.
La National Sleep Foundation définit l’“hygiène du sommeil” comme “une variété de pratiques et d’habitudes différentes qui sont nécessaires pour avoir un sommeil de bonne qualité pendant la nuit et une vigilance constante en journée”. Étant donné que l’hygiène du sommeil a un concept assez vaste, je passe en revue chacun des facteurs qui concernent les enfants et sur lesquels les parents peuvent influer. Une bonne hygiène de sommeil dès le plus jeune âge (parfois même à partir de 2 mois) peut aider votre bébé à s’endormir et à faire de plus longues nuits.
Entre 3 et 6 mois, les nourrissons commencent à dormir plus profondément, ce qui leur permet de dormir plus longtemps la nuit. Les associations négatives du sommeil, aussi appelées les “mauvaises habitudes”, sont très fréquentes à cet âge. Votre objectif, en tant que parent, sera de les remplacer par des associations positives du sommeil.
Les associations positives de sommeil sont des comportements ou des rituels d’apaisement qu’un bébé peut instinctivement mettre en place, comme sucer son pouce, tourner ses cheveux, caresser une peluche ou sa couverture préférée ou se bercer.
Si vous voulez améliorer les habitudes de sommeil de votre enfant, essayez d’appliquer les directives proposées ci-après. Il n’est jamais trop tôt pour lui apprendre les bonnes habitudes de sommeil (en tenant compte de la santé de votre enfant et de ses capacités d’apprentissage) ni jamais trop tard pour supprimer les associations négatives. De plus, il est plus facile de prévenir les mauvaises habitudes de sommeil que de corriger un problème de sommeil. Les jeunes enfants sont avides d’apprendre et très flexibles.
1. Instaurez un rythme de sommeil régulier
La question que beaucoup de parents me posent est: “À quelle heure mon enfant devrait-il se coucher?”. Après le premier mois, établir et trouver un horaire pour vos journées (et vos nuits) peut, sans aucun doute, vous faciliter la vie. Il n’y a pas d’heure du coucher qui convienne à tous les bébés. Chacun de nous a un rythme naturel et donc une heure de coucher idéale. Pour les enfants qui ne confondent plus le jour et la nuit (c’est-à-dire à partir de 8 semaines), la plupart des experts du sommeil considèrent que l’heure idéale du coucher se situe entre 18 et 20 heures (de préférence vers 19 heures). Coucher Bébé à une heure régulière l’aide à réguler son sommeil. Notez que “l’heure du coucher” fait référence au moment où l’enfant s’endort dans son lit, et non pas au moment où la routine commence ni lorsque les lumières s’éteignent.
Mais alors, comment pouvez-vous déterminer l’heure naturelle du coucher de votre enfant ?
Cela dépendra principalement de son âge, de la fréquence et de la longueur de ses siestes. À l’aide d’un journal de bord qui contient des informations essentielles et relatives à votre enfant, vous devriez être en mesure d’identifier son rythme naturel. Malheureusement, cela peut être très difficile parce que votre programme quotidien peut varier d’un jour à l’autre. De plus, selon la qualité et la durée des siestes et des repas, votre bébé ne sera pas toujours fatigué au même moment de la journée (et de la nuit). En gardant un journal de bord pendant 1 à 2 semaines, vous devriez pouvoir apercevoir une tendance. Elle vous permettra de déterminer les moments pendant lesquels votre bébé préfère manger, dormir et jouer.
Tenir un journal de bord est un outil essentiel dans la mise en place d’un horaire de sommeil adapté. Apprenez également à voir les signes de sommeil naturels parce qu’ils vous en disent plus que l’heure indiquée votre montre. Cela vous aidera à déterminer la fenêtre de sommeil naturelle de votre enfant et à comprendre quand son corps vous indique que votre petit est prêt à dormir.
Les signes de fatigue à repérer sont les suivants :
- le bâillement,
- le frottement des yeux,
- une activité ralentie
- l’apathie
- la mollesse
- les mouvements maladroits
- la diminution de l’expression verbale
- sucer le pouce ou la sucette,
- une agitation générale,
- pleurer sans raison,
- l’hyperactivité,
- l’irritabilité
- l’agitation même après avoir été nourri
- caresser une couverture, un doudou ou une partie du corps d’un parent
- jouer avec les cheveux d’un parent
- le regard dans le vide
- la perte d’intérêt pour les gens et les jouets qui l’entourent
Dès que vous voyez un ou plusieurs de ces signes, il est temps de le mettre au lit. Idéalement, vous devriez fixer une heure précise et la considérer comme étant le moment idéal pour le coucher. Si vous réalisez que votre enfant se couche trop tard, faites les ajustements graduellement, 15 à 20 minutes à la fois. Trouver ce moment idéal ne se fera pas du jour au lendemain.
Pourquoi est-ce que j’insiste pour que votre enfant dorme à une heure régulière et pas trop tardive ?
Les enfants qui se couchent avant d’être trop fatigués ou agités ont moins de réveils nocturnes. De plus, avoir une heure de coucher constante et prévisible réduit la résistance à l’heure du coucher, facilite l’endormissement, améliore la qualité du sommeil et aide à développer de bonnes habitudes de sommeil pour l’avenir. Les enfants qui se couchent tôt chaque soir ont plus de chances de s’autoréguler, d’avoir moins de problèmes de comportement et d’être plus performants.
Saviez-vous que les experts du sommeil recommandent également aux adultes de dormir à peu près à la même heure tous les soirs et de se lever à la même heure chaque matin ? Comme pour les enfants, cela nous aide à mieux dormir et à nous sentir mieux. Même le week-end, notre routine ne devrait pas trop varier par rapport aux autres jours de la semaine.
Néanmoins, les enfants et les adultes ne sont pas égaux face au sommeil. “Coucher son enfant à une heure tardive permet de retarder son réveil le lendemain matin” est un célèbre mythe qui perdure depuis des générations. Même si ce conseil nous semble logique, il vaut mieux l’ignorer. Si vous manquez sa fenêtre de sommeil, c’est-à-dire le moment idéal pour qu’il s’endorme, son petit corps ne pompera pas de mélatonine calmante. Au contraire, l’hormone liée au stress (le cortisol) va le restimuler. Il retrouvera de l’énergie comme s’il avait bu un RedBull. Il deviendra plus agité et sera bien plus difficile à calmer. Les enfants trop fatigués ont plus de difficulté à s’endormir, se réveillent plus souvent la nuit et se réveillent trop tôt (avant 6 heures du matin). Les enfants qui manquent de sommeil font plus souvent l’expérience de terreurs nocturnes. En repoussant l’heure du coucher de votre enfant, vous obtiendrez le contraire de l’effet escompté. Ainsi, prévoyez une heure de coucher avant 20 heures pour aider votre bébé à mieux dormir et plus longtemps.
2. Encouragez-le à faire la sieste
L’organisation des phases de sommeil et de réveil de votre enfant varie beaucoup avec l’évolution de ses siestes. À six mois, les bébés font habituellement trois siestes (matin, début d’après-midi et fin d’après-midi), puis, entre neuf et douze mois, ils font deux siestes (matin et début d’après-midi) et, de quinze à dix-huit mois, il faut réduire cela à une sieste en début d’après-midi. La sieste disparaît ensuite vers l’âge de quatre ou cinq ans.
L’une des plus importantes recommandations que je veux partager avec vous est : ne sous-estimez pas le pouvoir des siestes ! Prévoyez le temps nécessaire pour que votre petit fasse des siestes quotidiennement. Néanmoins, vous pourriez être amené à réveiller votre bébé de la sieste afin de vous garantir une plus longue nuit de sommeil.
La sieste matinale devrait suivre un certain rythme autour de la douzième semaine et durer entre 60 et 120 minutes ; elle ne devrait pas durer plus de 2 heures. Si vous laissez prolonger cette période de repos, votre bébé peut avoir de la difficulté à s’endormir l’après-midi. Lorsque les bébés font deux siestes par jour, vous pouvez essayer de limiter la première sieste à une heure et demie afin que votre enfant ne soit pas trop épuisé ni frustré lorsqu’il est censé commencer sa deuxième sieste.
Quelques semaines après la mise en place de la sieste matinale, la sieste de l’après-midi doit être régularisée en termes de temps et de durée. Cette sieste ne devrait pas durer plus de 2 heures. Ne laissez pas trop de temps s’écouler entre la fin de la sieste matinale et le début de l’après-midi. Surveillez l’heure, observez votre bébé pour identifier les signes du sommeil, et utilisez votre journal du sommeil pour noter ces informations.
Enfin, une troisième sieste en fin d’après-midi (ou “micro-dodo ») devrait être plus courte. Elle dure entre 45 et 60 minutes. Sa longueur dépendra de la qualité de sommeil dont il a bénéficié pendant les siestes précédentes
Certains parents déduisent que leur enfant n’a besoin que de peu de sommeil parce qu’ils sont eux-mêmes de petits dormeurs. Cependant, chaque enfant (et sans exception) a besoin de beaucoup de repos pour bien se développer. Un bébé trop fatigué a plus de difficultés à dormir. Les siestes aident les enfants à mieux dormir la nuit. Les garder éveillés pendant la journée ne les aidera donc pas à dormir plus longtemps la nuit. Pour que votre enfant ne soit pas trop fatigué à l’heure du coucher, il ne devrait pas s’être écoulé plus de 4 à 5 heures entre la fin de la dernière sieste de l’après-midi et le début de sa nuit.
« Le sommeil génère le sommeil » est un puissant mantra parental. Quand nous parlons des besoins de sommeil, nous ne pouvons pas comparer les besoins des enfants à ceux des adultes. Certaines personnes pensent qu’un enfant qui ne fait pas de sieste pourra compenser les heures de sommeil manquées. Ils espèrent qu’il dormira ainsi plus longtemps le matin. La réalité est bien différente. En effet, c’est le contraire qui se produit. Au moins un enfant dort pendant la journée, au plus son sommeil sera perturbé à la fin de celle-ci. Il est fréquent qu’un enfant en manque de sommeil se réveille avant 6 heures du matin. Au plus un bébé dort pendant la journée (en respectant les durées recommandées et en évitant l’interférences avec l’heure du coucher), au mieux il dort la nuit. Il se réveillera également à une heure raisonnable le matin. Cela peut sembler illogique, mais c’est la simple vérité.
Faire la sieste toute la journée et ne pas dormir la nuit peut être très agréable pour le bébé. Néanmoins, ce rythme inversé dérange grandement les parents. Il existe une corrélation prouvée entre la durée des siestes de la journée et le rapport quantité-qualité du sommeil nocturne. Trop ou pas assez de sommeil pendant la journée affecte la nuit de Bébé, et donc la vôtre aussi.
Quelle est la meilleure façon de coucher mon bébé pour une sieste ? Pour faciliter la sieste de votre bébé :
- Créez une ambiance apaisante. Un environnement sombre, calme et confortablement frais l’aide s’endormir et dormir plus longtemps.
- Mettez votre bébé au lit somnolent, mais éveillé. Les paupières qui se ferment, le frottement des yeux et l’irritabilité peuvent être des signes de fatigue. Plus vous attendez, plus il risque d’être fatigué – et plus il lui sera difficile de s’endormir.
- Évitez de tenir votre bébé dans vos bras, de le bercer ou de le nourrir pour qu’il dorme. C’est parfois bien la seule façon pour lui de s’endormir. S’il a tendance à s’endormir dans vos bras pendant ou après une tétée, réveillez-le en douceur. Changez sa couche, déshabillez-le ou lisez une courte histoire. Cela l’aidera à se réveiller pour ensuite somnoler dans son lit.
- Soyez prudents. Placez votre bébé sur le dos dans le lit. Créez un espace dodo sans superflus ni objets encombrants.
- Soyez cohérent. Votre bébé fera de meilleures siestes s’il les fait à la même heure chaque jour et pendant à peu près la même durée. Des exceptions occasionnelles sont inévitables et n’auront aucune conséquence néfaste si elles restent rares.
3. Nourrissez-le suffisamment en journée
Le sommeil et l’alimentation sont étroitement liés, voire indissociables. Le manque de sommeil peut impacter sur le développement de l’enfant, car il a une incidence sur la prise de poids. D’autre part, manger trop peu de calories pendant la journée peut provoquer des réveils nocturnes dû à la faim.
Les 10 premières semaines de la vie d’un nourrisson, la faim déclenche les réveils. À cet âge, un bébé doit être nourri toutes les 2 ou 3 heures et ce, 24 heures sur 24.
Mais comment savoir quand un bébé veut manger ? Il ne peut pas exprimer verbalement son besoin. Ce que les parents peuvent rechercher, ce sont les indices de la faim :
- l’ouverture de la bouche et / ou claquement des lèvres
- la succion (des doigts ou des poings, les orteils, les vêtements, les lèvres, etc.)
- le remuement du corps
- la recherche du sein quand Maman le tient dans ses bras
- les pleurs (faire entendre le son « Neh » – À lire : Comment faire pour que mon bébé cesse de pleurer ?)
Si vous parvenez à lire les signaux de Bébé, il se peut qu’il n’arrive même pas au stade des pleurs. Ils sont, en fait, le dernier indice de la faim à apparaître.
Dans le cas où vous allaitez, évitez les produits contenant de la caféine (le café, le thé, les sodas et le chocolat, malheureusement !). Comme l’alcool, la caféine se mélange au lait et peut nuire au sommeil de votre bébé. Il peut devenir plus irritable et mettre plus de temps à s’endormir. Les mères qui allaitent disent que l’élimination de la caféine et la réduction des produits laitiers aident leurs enfants à mieux dormir. Sachez que si vous décidez de changer votre régime alimentaire, cela peut prendre 2 à 3 semaines avant que vous ne remarquiez un changement.
Vers 10 semaines, les bébés prennent du poids, leur intestin est plus développé et l’heure horloge biologique se synchronise sur celle des adultes. Ils accumulent des réserves alimentaires leur permettant de dormir pendant de plus longues périodes. Leur sommeil nocturne peut s’étendre jusqu’à 5 à 6 heures. Cela signifie que certains bébés d’à peine 10 semaines sont physiquement capables de dormir toute la nuit. Néanmoins, certains bébés de cet âge continuent d’inverser le cycle jour/nuit. Dans de tels cas, les parents devraient réveiller leur bébé après une sieste de 90 à 120 minutes pour lui offrir à manger et l’aider à éliminer la confusion du jour et de la nuit.
Une pratique courante que j’ai constatée aux États-Unis est la mise en place des tranches de 4 heures. Selon le livre « 12 heures de sommeil à 12 semaines », il est recommandé de nourrir les jeunes bébés toutes les 4 heures. Cependant, cette pratique peut entraver la production de lait maternel. De plus, les nouveau-nés ne consomment pas les calories nécessaires pour grandir et prendre du poids. Par conséquent, de nombreux experts du sommeil ne recommandent pas cette technique de mise en place du sommeil précoce.
Si vous vous demandez si votre enfant mange assez et grandit selon la norme ou si Maman produit assez de lait, parlez-en à votre pédiatre et / ou à une consultante en lactation pour répondre à vos préoccupations et questions.
Après le quatrième trimestre, vous pouvez tenter de supprimer l’association alimantation-dodo (c’est-à-dire que votre petit ne s’endort sans être allaité et sans son biberon). Nourrissez-le lorsqu’il se réveille le matin ou après ses siestes. Le soir venu, nourrissez-le au début de sa routine du coucher. De cette façon, il apprendra à s’endormir sans avoir à boire. Au cas où il s’endormirait au sein ou avec son biberon, veillez à le réveiller doucement pour le mettre au lit somnolent mais éveillé.
Enfin, l’Académie américaine pédiatrique (AAP) déconseille vivement de mettre les enfants au lit avec un biberon de lait maternel, de lait de vache, de jus ou de toute autre boisson sucrée. Les enfants qui boivent des biberons dans la position horizontale sont plus sujets aux otites. De plus, l’exposition fréquente à des liquides sucrés contribue à la formation des caries. L’AAP recommande également d’arrêter les tétées de nuit dès l’apparition des dents, c’est-à-dire vers l’âge de 6 mois.
4. Planifiez des activités en plein air
Surtout pour les bébés dont le cycle jour/nuit est encore inversé, il est fortement recommandé de les exposer à la lumière naturelle pendant la journée ou de les placer dans une pièce ensoleillée au réveil. Le fait d’être exposé à la lumière le jour et à l’obscurité la nuit les aide à corriger ce décalage et à établir le rythme circadien. L’exposition à la lumière extérieure (de préférence le matin et pendant au moins une heure par jour) aide à régler l’horloge biologique des nouveaux-nés pour qu’ils dorment mieux et plus tôt la nuit.
Pour les enfants plus âgés, plusieurs facteurs jouent un rôle sur la durée du sommeil nocturne: l’heure du coucher, les siestes, l’activité physique diurne et en plein air. Harvard Health Publishing mentionne que « nous avons besoin de l’exposition au soleil pour fabriquer la vitamine D, une vitamine qui joue un rôle crucial dans de nombreux processus de l’organisme, du développement des os à notre système immunitaire. L’exposition au soleil joue également un rôle dans notre système immunitaire d’autres façons, ainsi que dans un sommeil sain – et dans notre humeur. Notre corps fonctionne mieux quand il est un peu exposé au soleil tous les jours. » Cela explique aussi pourquoi il est recommandé de prendre un peu d’air frais lorsque vous êtes en décalage horaire ou juste après le passage à l’heure d’été. Enfin, les activités quotidiennes en plein air dans la nature et la vue d’espaces verts permettent de réduire le niveau de stress en quelques minutes.
5. Créez un espace de sommeil sûr et ennuyeux
Dans le cas où vous souhaiteriez concevoir l’environnement de sommeil idéal pour votre tout-petit, consultez la page suivante: Comment agencer la chambre de mon enfant pour un meilleur sommeil?
6. Mettez des routines en place (et tenez-vous-y)
« La routine, pour un homme intelligent, est un signe d’ambition. » – W. H. Auden
Les routines semblent ennuyeuses pour les adultes, mais elles sont cruciales pour les enfants dès leur plus jeune âge. Lorsque vous créez une routine, vous introduisez un modèle prévisible d’événements avec une activité. Les mêmes routines peuvent se répéter plusieurs fois par jour et il n’est pas nécessaire qu’elles soient trop rigides. Elles représentent simplement une façon de dire à votre enfant à quoi il peut s’attendre.
Il y a trois types de routines de sommeil que vous devriez mettre en place : la routine du coucher, la routine du réveil et la routine de la sieste.
a. La routine du coucher
Le sommeil est un plaisir qui nécessite une certaine préparation. L’heure du coucher prépare le terrain pour le sommeil, aide l’enfant à se détendre et à se préparer pour le coucher. Dans une étude mondiale portant sur plus de 10’000 enfants du nouveau-né à trois ans, l’équipe de Jodi Mindell a trouvé une corrélation entre l’heure du coucher et le sommeil. Son équipe conclut qu’ » une routine du coucher régulière est associée à un meilleur sommeil chez les jeunes enfants « .
La soirée doit être un moment de calme, évitant autant que possible le temps passé devant un écran, les histoires effrayantes, les jeux vidéo, le stress, les chatouilles et les conflits familiaux. Choisissez des activités tranquilles et relaxantes en soirée. Profitez de moments de tendresse, de confort et de sérénité. Beaucoup de parents suivent la règle du BBLL : Bain, Bouteille/Bibron, Livre (avec une fin heureuse) et Lit. Vous pouvez aussi inclure des chansons, des câlins ou un massage. Les massages permettent aux bébés de se détendre et aident leur corps à sécréter plus de mélatonine, alias l’hormone du sommeil, qui améliore le cycle veille-sommeil.
Après la routine, mettez votre enfant au lit somnolent mais éveillé, donnez-lui la tétine et son doudou avant de lui souhaitez bonne nuit. N’oubliez pas de lui retirer la bouteille.
Votre routine du coucher peut varier d’un jour à l’autre, selon le degré de fatigue de votre enfant. Cependant, les activités du soir doivent rester le plus souvent possible identiques (même pendant les week-ends et les jours fériés). Pour assurer la continuité et l’uniformité de la routine du dodo, les activités choisies devraient être appréciées à la fois par l’enfant et les parents.
Prévoyez suffisamment de temps chaque nuit pour que l’expérience soit agréable et détendue. Si votre enfant n’est pas trop fatigué, la routine devrait durer entre 45 minutes et une heure. Commencez au plus tard à 19 h pour éviter que votre enfant ne s’endorme trop tard. N’oubliez pas de repérer les signes du sommeil de votre enfant. S’il semble prêt à aller au lit, faites une version plus courte de sa routine habituelle.
b. La routine au réveil
Cette routine aidera votre bambini à faire passer son cerveau du mode sommeil au mode actif. Si votre enfant se réveille après 6 heures du matin, faites-le sortir de la chambre, allumez les lumières ou ouvrez les stores, chantez-lui une chanson qui marque le début de sa journée, changez-le et nourrissez-le. En mettant en œuvre ce rituel du réveil, vous l’aidez à distinguer les réveils diurnes des réveils nocturnes.
Si votre bébé pleure et veux sortir de son lit, allez le voir pour vous assurez qu’il va bien. Ensuite, quittez la pièce pendant environ 10 secondes. De cette façon, vous lui dites que sa journée a commencé parce qu’il est temps de se réveiller et non pas parce qu’il pleurait.
S’il est plus tôt que 6 h (même à 5 h 55), laissez-lui le temps de s’endormir seul ou aidez-le à se calmer. Vous pouvez allumer une petite lumière, le changer si nécessaire, mais restez dans sa chambre et assurez-vous de le remettre au lit somnolent mais éveillé.
Mettez cette routine en application après chacune de ses siestes pour mettre l’accent sur la différence entre les habitudes de sommeil et d’éveil.
c. La routine avant les siestes
La routine de la sieste est une version abrégée de sa routine du coucher. C’est aussi une séquence prévisible d’activités qui l’aident à dormir plus facilement et plus rapidement. Une histoire, une chanson et un câlin peuvent faire l’affaire. Préparez-le à faire une sieste d’environ 15 minutes avant de le mettre au lit, dans un état somnolent mais éveillé.
7. Donnez-lui le temps et l’espace pour s’auto-apaiser
L’auto-apaisement peut être défini comme étant l’art d’apprendre à votre bébé à se calmer lorsqu’il est placé dans son lit, ou lorsqu’il se réveille au milieu de la nuit, pour se rendormir.
Votre bébé peut apprendre à se calmer tout seul avec un peu d’effort, de pratique et de temps. Les techniques d’auto-apaisement les plus courantes sont les suivantes :
a. Soyez cohérent dans tout ce que vous faites (voir aussi la section 8)
Mettez en place un horaire de sommeil quotidien, suivez des routines cohérentes, endormez toujours votre bébé dans son lit et essayez d’avoir la même approche quand il s’agit de son apprentissage au sommeil (À lire : Quelle est la meilleure méthode d’apprentissage au sommeil ?).
b. Faites-lui adopter un objet de transition
Le terme » objet de transition » (aussi appelé » objet de confort « ), introduit par Donald Winnicott, se réfère à un objet utilisé par les enfants pour leur apporter un réconfort psychologique, dans des situations particulières telles que le coucher. Un doudou ou une couverture peut efficacement soulager l’anxiété de séparation et affaiblir d’autres habitudes qui perturbent le sommeil.
Si votre enfant n’est pas déjà attaché à un toutou, aidez-le à forger ce lien. Un doudou aide à faire face à la séparation d’avec ses parents, ce qui lui permet de se sentir en sécurité lorsqu’ils ne sont pas présents. Il aide à le rassurer pendant les micro-réveils au beau milieu de la nuit. Les transitions sont plus faciles s’il s’attache à une peluche, à une couverture ou à tout autre objet qu’il voit comme un fidèle compagnon. C’est généralement à partir de 6 mois, qu’un objet transitoire est introduit. Il doit être petit, doux et évoquer un sentiment de sécurité.
Pour que votre bébé se familiarise avec le doudou, encouragez le lien entre vous, votre enfant et l’objet pendant l’heure du repas, le temps de jeu et les routines. Il se peut qu’il ne s’attache pas tout de suite (surtout si vous allaitez parce que c’est un processus plus long pour les bébés nourris au sein). Faites plusieurs tentatives ou trouvez un autre doudou qui pourrait lui plaire. N’abandonnez pas trop tôt.
c. Proposez-lui la tétine
Si votre bébé s’endort souvent pendant qu’il est nourri, la tétine sera probablement un moyen efficace pour s’endormir paisiblement. La tétine est un incroyable moyen pour satisfaire l’instinct de succion d’un enfant.
L’utilisation de la tétine devrait être limitée au moment où Bébé dort ou est sur le point de s’endormir. Ne le laissez pas se balader la journée la tétine en bouche. Si votre bébé a 8 mois ou plus, apprenez-lui à remettre la tétine en bouche par lui-même. Vers cet âge-là, les bébés peuvent généralement tenir des aliments ou d’autres objets entre le pouce et l’index (c’est ce qu’on appelle la pince pouce-index). En tant que parent, vous apprenez-lui à retrouver sa tétine dans son lit, à la prendre et la mettre dans la bouche. Si vous le souhaitez, placez plusieurs tétines dans le lit pour augmenter ses chances d’en trouver une.
d. Laissez-le sucer son pouce (ou son poing)
L’avantage de la succion du pouce est que votre enfant peut utiliser son doigt pour s’apaiser s’il ne trouve pas sa sucette, satisfaisant ainsi son instinct de succion. Le Docteur Harvey Karp met en garde contre le fait que « retirer la tétine conduit souvent à sucer davantage le pouce. Les tétines sont meilleures que les pouces parce que sucer sur les doigts peut sérieusement déformer le palais et les dents, entraînant le besoin d’appareils dentaires inconfortables et coûteux plus tard. » Cependant, ne vous énervez pas si votre bébé commence à sucer son pouce ou ses doigts. Cela aide à se calmer lorsqu’il ressent du stress ou de la fatigue. L’AAP mentionne qu’environ 50 % ou plus utilisent cette technique d’auto-apaisement. Plus de la moitié d’entre eux arrêtent ce comportement apaisant à l’âge de six ou sept mois. Ne vous inquiétez pas de ce comportement si votre enfant a moins de 4 ans.
e. Mettez votre bébé au lit somnolent mais éveillé
Les bébés peuvent développer très tôt des habiletés d’auto-apaisement. Après le deuxième mois, vous pouvez essayer d’endormir Bébé au moins une fois par jour, dans un état éveillé mais assez endormi.
L’expression « somnolent mais éveillé » désigne l’état dans lequel un enfant est conscient qu’une personne le met au lit et il s’endort en sachant où il se trouve. Ainsi, il ne panique pas une fois réveillé en se demandant : « Comment suis-je arrivé ici !?!? »
Pour clarifier le concept de « somnolence mais éveillé », imaginez une échelle de 1 à 5, 1 étant bien éveillé et 5 étant profondément endormi. Vous voulez coucher votre bébé au niveau 3. Il devrait être assez endormi, mais suffisamment éveillé pour savoir qui et comment il est arrivé dans son lit. S’il s’endort trop vite, c’est-à-dire en moins de cinq minutes, il avait probablement déjà trop sommeil.
Le meilleur moment de la journée pour commencer cet apprentissage est la sieste matinale. Si votre enfant s’est endormi juste avant l’heure de la sieste, réveillez-le doucement avant de le coucher. S’il n’est pas d’accord avec cette tentative d’apprentissage, réconfortez-le en le tenant dans vos bras. Même si la première fois a été un échec, continuez l’expérience une fois par jour, jour après jour. Une fois qu’il maîtrise cette nouvelle compétence le matin, continuez cette approche avec les siestes après le déjeuner ou au coucher. Cette technique apprend à un bébé qu’il n’a pas besoin de votre présence pour s’endormir, même lorsqu’il se réveille en pleine nuit. Il pourra ainsi s’endormir sans être dans vos bras ou sans avoir à être nourri au sein ou au biberon.
f. Faites une pause avant de vous précipiter à son chevet
C’est peut-être le conseil le plus difficile à mettre en place pour les parents. Dans son livre « Bébé made in France« , Pamela Druckerman décrit la philosophie des parents français avec le concept de « La Pause ».Le Guardian résume ainsi sa théorie sur La Pause : « L‘attente est la clé du succès : les Français ne sont pas adeptes de la gratification instantanée. Cela commence plus ou moins à la naissance. Lorsqu’un bébé français pleure la nuit, les parents entrent dans la chambre, font une pause et l’observent pendant quelques minutes. Ils connaissent les habitudes de Bébé lorsqu’il dort. Il bouge, fait du bruit et traverse des cycles de sommeil qui durent deux heures chacun entre lesquels il peut sangloter (notez que le cycle de sommeil d’un bébé dure plutôt entre de 50 à 60 minutes). Laissé seul, il apprend à s’auto-apaiser et se rendormir seul. […] Résultat ? Les bébés français dorment souvent la nuit à partir de deux mois. »
Votre bébé peut être bruyant lorsqu’il passe d’un cycle de sommeil à l’autre. Il peut s’agiter ou pleurer avant de trouver une position confortable et de s’endormir. Même si tous les besoins de Bébé sont satisfaits, il peut se sentir un peu frustré en apprenant à dormir. Dans un tel cas, je suggère aux parents d’essayer de se détendre et d’attendre une minute ou deux avant de se précipiter dans la chambre. Cela lui permet d’apprendre à se rendormir sans leur aide.
Si les pleurs ne s’arrêtent pas, ils peuvent se rendre à son chevet, lui parler doucement, lui caresser le ventre ou le prendre dans les bras s’il semble très contrarié. La présence rassurante des parents peut suffire à l’endormir. Le sommeil est une compétence qui s’apprend et l’apprentissage d’une nouvelle compétence peut causer une frustration temporaire.
8. Soyez un coach patient, cohérent et persévérant
« Nous sommes ce que nous faisons sans cesse. L’excellence n’est pas un acte, mais une habitude. » – Aristote
Même si nous savons que certaines lignes directrices sont bonnes pour notre enfant, elles sont parfois difficiles à mettre en œuvre lorsque les larmes coulent. Être un parent aimant ne signifie pas qu’il faille accueillir le chaos sans limites. Avec le temps, les enfants apprennent à aborder le monde en observant les valeurs de leur entourage. Plus les mots et les actions sont cohérents, plus ils se sentiront en sécurité. Les enfants doivent savoir à quoi s’attendre. Sans cohérence, ils se sentent perdus, peu sûrs d’eux et éprouvent des difficultés à se contrôler.
Fixer des limites ne signifie pas que vous devriez décider de tout pour le petit. Bien sûr, vous déterminez quand votre enfant doit prendre un bain, se brosser les dents et manger. Toutefois, en tant que parent, vous pouvez faire preuve de souplesse. Il est bon pour les enfants de savoir que les choses sont négociables dans certaines situations. Ainsi, vous pouvez laisser votre enfant faire des choix particuliers afin de développer un sentiment d’autonomie. Laissez-le choisir le livre qu’il veut lire pendant la routine du coucher ou la peluche avec laquelle il s’endormira. Limitez le choix à 2 ou 3 options pour fixer une limite de temps pour le processus décisionnel.
De plus, il a été prouvé que toutes les méthodes d’apprentissage au sommeil sont efficaces lorsque les parents comprennent qu’il faut du temps pour changer les mauvaises habitudes du sommeil et qu’ils doivent s’en tenir à leurs décisions, peu importe les circonstances.
Tout au long de sa vie, votre enfant mettra à l’épreuve les limites fixées, votre patience et votre cohérence. Son apprentissage au sommeil n’est pas une exception à cette règle. Par conséquent, parlez avec votre partenaire et ne commencez pas le dodo coaching si les deux parents ne sont pas à 100 % impliqués ou à l’aise avec la méthode choisie. Assurez-vous que tout le monde (y compris les grands-parents et la nounous) suite également les règles (à lire : Pourquoi l’apprentissage au sommeil ne fonctionne-t-il pas ?).
Créez une relation de confiance mutuelle avec votre enfant. Laissez votre entourage vous donner des conseils mais n’oubliez pas de suivre votre instinct. Vous êtes le mieux placé pour savoir ce qui est bon ou, au contraire, mauvais pour votre enfant. Il vous considère comme son modèle et vous suit dans les décisions que vous prenez. Plus vous êtes confiant et positif, plus il lui sera facile d’apprendre à dormir. Montrez-lui et dites-lui que vous croyez en sa capacité à s’endormir seul. Votre rôle n’est pas de faire les choses à sa place, mais de le guider et de l’encourager à apprendre une nouvelle compétence.
Enfin, assurez-vous d’avoir des attentes réalistes concernant le sommeil de votre bébé, compte tenu de son âge, de son tempérament et de votre mode de vie. Rome ne s’est pas construite en un jour… Alors, soyez patients et n’abandonnez pas trop vite.
Dans l’ensemble, il existe des moyens de savoir si votre enfant dort suffisamment. Est-ce qu’il se réveille sans problème et avec le sourire le matin ? A-t-il l’air d’avoir assez d’énergie pendant la journée ? Dans l’ensemble, est-il de bonne humeur ? Si toutes les réponses sont « oui », vous faites ce qu’il faut ! En cas de doutes, si vous avez des questions ou des inquiétudes au sujet des habitudes de sommeil de votre bébé, parlez-en à votre pédiatre ou appelez-moi. Si vous souhaitez obtenir plus d’informations sur la façon d’améliorer la qualité et la quantité de sommeil de votre enfant, prenez rendez-vous avec moi pour que nous en discutions. Votre première consultation est gratuite et sans engagement.