Personne n’aime se réveiller aux aurores en entendant des pleurs ou des cris. Il vous arrive probablement de penser avec nostalgie aux grasses matinées que vous faisiez avant l’arrivée du petit. La bonne nouvelle c’est qu’il existe une solution pour retarder le moment de son réveil !
Qu’est-ce qu’un lève-tôt ?
Un enfant « lève-tôt » se réveille avant 6 heures du matin et ne parvient pas à se rendormir sans votre intervention. Il gémit et pleure pour vous le faire savoir. Sachez qu’un enfant de plus de 6 mois, bénéficiant d’assez de sommeil et en bonne santé, devrait se réveiller entre 6 heures et 7h30 du matin.
Pourquoi votre enfant est un lève-tôt ?
Il y a 8 raisons possibles pour que votre petit veuille commencer sa journée avant 6 heures du matin. Une fois que vous aurez identifié la cause, il sera plus facile de mettre en place la solution adéquate.
1.Un problème de santé
Lorsqu’un bébé est malade, il réveille habituellement ses parents pour leur signaler qu’il ne se sent pas bien. Lorsque son état de santé n’est pas au beau fixe, un bébé communique sa douleur et son mal-être, même au beau milieu de la nuit. Sachez par exemple qu’une otite est d’autant plus douloureuse lorsque l’enfant est couché. Portez une extrême attention à ses pleurs (à la vivacité et l’intensité) ainsi qu’à sa température corporelle. En cas de doutes ou de symptômes apparents, contactez votre pédiatre.
De même, les allergies, les coliques et un rhume peuvent perturber le sommeil de votre enfant.
Une autre cause fréquente mais encore trop peu souvent diagnostiquée est l’apnée obstructive du sommeil. Pourtant, environ 3% des enfants en souffriraient. Pour vérifier si votre bambin en serait atteint, répondez aux questions suivantes :
- Votre enfant ronfle-t-il régulièrement ?
- En règle générale, votre enfant respire-t-il fortement par la bouche en dormant ?
- Son lit est-il mouillé par la transpiration ?
- A-t-il un sommeil perturbé ?
Si vous répondez par l’affirmative pour chacune des questions précédentes, contactez votre pédiatre et demandez-lui de vérifier les amygdales et les végétations adénoïdes.
Les poussées dentaires ne se classifient pas vraiment dans la catégorie des soucis de santé. Elles constituent plutôt une étape incontournable du développement d’un enfant âgé entre 6 et 30 mois. Néanmoins, ces épisodes peuvent fortement perturber son sommeil. Sachez que ce n’est seulement lorsque votre petit présente des signes de gêne, de douleur et se sent grognon en journée qu’une poussée dentaire pourrait véritablement troubler son sommeil. S’il ne s’en plaint pas pendant les moments d’éveil, je vous invite à prendre connaissance des autres raisons possibles pouvant expliquer un réveil trop matinal.
Pour toutes les causes de gènes physiques vous ne pourrez malheureusement pas agir seul afin de faire reculer l’heure du réveil. La source de problème est hors de votre portée. Il vous faudra consulter votre pédiatre ou un spécialiste pour obtenir une solution d’ordre médical.
2.La faim
Les besoins de votre enfant évoluent au fil des mois. La taille de l’estomac d’un nouveau-né est bien trop petite pour qu’il puisse dormir toute une nuit sans manger. En moyenne, il devrait être nourri toutes les trois heures. En se développant, il pourra manger de plus grande quantité en journée, ce qui devrait vous permettre de réduire le nombre des repas nocturnes.
Pour vous assurer que la faim ne perturbe pas le sommeil de votre enfant, vérifiez régulièrement auprès de votre médecin que la fréquence des repas et les quantités consommées en journée correspondent à ses besoins en apports nutritionnels en tenant compte de son âge.
3.Des siestes trop courtes
Les enfants ne fonctionnent pas exactement comme les adultes lorsqu’il s’agit du sommeil. Cela peut sembler insensé mais au plus un enfant dort en journée, au plus et au mieux il dormira la nuit. Nous avons tendance à penser que si un enfant ne fait pas de sieste, il récupéra les heures de sommeil manquées la nuit en dormant plus longtemps.
Or, la réalité est toute autre. Si votre enfant ne se repose pas assez le jour ou ne bénéficie pas d’un sommeil de qualité (en dormant par exemple dans une poussette ou dans une voiture), un réveil trop matinal peut en être la conséquence désagréable.
Le tableau ci-dessous vous indique quels sont les besoins en sommeil selon l’âge de votre enfant.
Âge |
Temps de repos la nuit |
Temps de repos en journée |
Temps de repos moyen |
0 – 3 mois |
8.5 heures |
7 heures |
14 – 17 heures |
4 – 11 mois |
11 heures |
3.25 heures |
12 – 15 heures |
1 an |
11 heures |
1.5 – 2 heures |
12 – 14 heures |
2 ans |
11 heures |
1.5 heures |
12 – 14 heures |
3 ans |
10.5 heures |
1.5 heures |
11 – 13 heures |
4 ans |
11.5 heures |
Pas de sieste |
11 – 13 heures |
5 ans |
11 heures |
Pas de sieste |
10 – 11 heures |
6 ans |
10.75 heures |
Pas de sieste |
10 – 11 heures |
Traduction française de Sleep Lady Solutions, Average Sleep Needs by Age, 2014
4.Trop de luminosité dans la pièce
Lorsque vous faites irruption dans la chambre de votre bout de chou pendant ses siestes ou la nuit, est-il nécessaire d’allumer la lumière pour l’apercevoir ? Si ce n’est pas le cas, il est possible que la chambre ne soit pas assez sombre. Le niveau de luminosité pourrait être la cause de votre problème. Les paupières fines de votre enfant ne permettent pas de bloquer la lumière alors que son rythme circadien (ou horloge interne) en dépend fortement. En effet, à partir de son deuxième mois d’existence, il parvient à distinguer le jour de la nuit grâce à la lumière naturelle qui lui sert principalement de repère. Toute source de lumière peut amener votre enfant à s’imaginer qu’il est l’heure de se réveiller.
Pour éliminer ce problème, pensez à installer des stores ou des rideaux occultants afin de bloquer la lumière de l’extérieur pendant les siestes et la nuit. Evitez également les instants de repos dans une poussette ou dans la voiture car les enfants ne bénéficient que d’un sommeil léger dans ces circonstances à cause de la luminosité gênante.
5.L’ignorance des signes de fatigue
Un enfant exténué a généralement besoin de plus de temps pour s’endormir et se réveillera plus souvent pendant la nuit. Sachez que si vous ratez son heure naturelle d’endormissement, l’hormone liée au stress (le cortisol) va le restimuler. A ce moment-là, il retrouvera de l’énergie comme s’il avait consommé un Reed Bull. Il deviendra plus agité et sera plus difficile à consoler. Un petit en manque de sommeil est également plus sujet à des cauchemars.
Si vous voyez que votre enfant somnole, se frotte les yeux, est irritable, voir inconsolable, même après avoir mangé, il a probablement atteint le stade de l’épuisement. Mettez-le alors dès que possible au lit. Cela vaut aussi bien pour les siestes que pour la nuit.
De plus, pour vous assurer que votre petit ne soit pas trop fatigué le soir venu, il ne peut y avoir plus de 4 heures entre la fin de sa dernière sieste et le coucher.
Dès lors que chaque bambin est unique, il n’existe pas un horaire universel applicable à tous les petits. Afin de programmer idéalement les moments de repos de votre enfant, gardez un journal de bord pendant une semaine ou deux. Indiquez-y les moments où vous apercevez des signes de fatigue ainsi que l’heure à laquelle vous l’avez couché. Vous établirez ainsi un horaire qui vous assurera qu’il ne sera pas trop épuisé en étant mis au lit. Les signes de fatigue à observer sont les suivants :
- diminution de l’activité physique
- état plus calme
- mouvements plus lents et maladroits
- diminution de l’expression verbale
- succion plus faible ou ralentie
- regard dans le vide
- bâillements
- succion du pouce ou de la tétine
- caresses au doudou ou partie du corps d’un parent
- jeu avec ses cheveux ou ceux d’un parent
6.Un état de somnolence au moment de se coucher
Tout comme parler et marcher, trouver le sommeil est une compétence qui s’enseigne et s’apprend. Soyez le dodo coach de votre petit en le mettant au lit éveillé. Les premiers mois, bébé peut trouver les bras de Morphée en étant au sein ou avec un biberon en bouche. A partir du quatrième mois, je recommande de laisser au moins une fois par jour votre enfant commencer son instant dodo en étant éveillé dans son lit. Ainsi, il apprendra à devenir un dormeur indépendant. Avec le temps, faites-le pour chaque moment de repos et vous découvrirez qu’il ne réclamera plus votre présence pour parvenir à fermer les yeux. Ainsi, lorsqu’il se réveillera aux petites heures, il saura à quelle technique faire appel pour retrouver le sommeil seul (voir point suivant).
7.L’existence d’associations au sommeil négatives
Le terme « association au sommeil » regroupe tous les actes posés par un tiers qui aident un bébé à s’endormir. Les enfants de tout âge, et même les adultes, ont des associations au sommeil, qu’ils en soient conscients ou non.
Les associations au sommeil négatives impliquent généralement un parent qui fait un ou plusieurs des gestes suivants pendant le sommeil diurne et / ou nocturne :
- laisser son enfant s’endormir au sein ou au biberon
- le bercer jusqu’à ce qu’il s’endorme
- dormir à côté de son lit
- tenir sa main jusqu’à ce qu’il s’endorme
- conduire une voiture ou se balader en poussette pour qu’il s’endorme
Si votre petit n’a pas appris à s’endormir seul, il ne parviendra très probablement pas à se rendormir en pleine nuit sans votre aide. Votre but sera de remplacer ces associations négatives.
Les associations de sommeil positives impliquent généralement que l’enfant fasse un ou plusieurs des gestes suivants, sans l’intervention d’un tiers :
- mordre, frotter ou tenir un doudou
- sucer un ou plusieurs doigts
- sucer une tétine
- frapper les pieds contre le matelas de berceau ou la tête contre les barreaux du lit
- basculer d’avant en arrière
- émettre des petits sons vocaux
- brancher un appareil à bruits blancs
8.L’heure du coucher arrive trop tard
L’heure idéale pour coucher un enfant se situe entre 19h et 20h. Si l’heure à laquelle votre enfant est mis au lit se situe au-delà de cet intervalle, pensez à l’avancer pour éviter qu’il ne soit trop épuisé au moment de se coucher. Soyez attentifs aux signes de fatigues mentionnés ci-avant pour déterminer le moment idéal pour mettre votre enfant au lit.
Les parents justifient souvent un coucher plus tardif par le fait qu’un ou les deux parents rentrent tard le soir et souhaitent passer un moment agréable avec leur enfant chéri. Dans ces cas-là, je conseille d’en profiter plutôt le matin, avant de partir au travail (attention à ne pas le réveiller trop tôt pour le câliner). Lui offrir un sommeil suffisant et de qualité devrait être votre priorité. Dormir suffisamment favorise, entre autres, son développement physique, le renforcement de son système immunitaire, la gestion de ses émotions et son apprentissage.
Votre enfant est tout simplement un lève-tôt
A lecture des 8 raisons mentionnées ci-avant, vous réalisez que vous n’avez pas encore l’ombre d’une piste pour retarder le réveil de votre enfant.
Certains parents m’ont confié être des petits dormeurs et pensent que leur progéniture est identique. Même si vous avez l’impression que votre enfant n’a pas besoin de beaucoup de sommeil, sachez que tous les petits, sans exception, doivent bénéficier d’énormément de temps de repos pour bien se développer.
Dans le cas où votre bambin se lève régulièrement avant 6 heures du matin, repassez en revue la liste des facteurs causant des réveils trop matinaux et essayer d’identifier (avec l’aide de votre partenaire) la ou les raisons qui poussent votre enfant à se lever avant les poules.
Sachez que si vous modifiez un ou plusieurs éléments de votre routine pour retarder l’heure du réveil, le changement n’apparaitra pas soudainement du jour au lendemain. Le processus d’ajustement peut prendre des jours, voire des semaines. Soyez patients et persévérants et vous atteindrez votre objectif.
En résumé
Un enfant sain, dormant suffisamment et âgé de plus de 6 mois devrait se réveiller entre 6 heures et 7h30 du matin. S’il se lève avant cette tranche d’horaire, il ne bénéficie pas de sommeil réparateur en quantité suffisante. Les sources des troubles de sommeil sont les suivants :
- Un problème de santé
- La faim
- Des siestes trop courtes
- Trop de luminosité dans la pièce
- L’ignorance des signes de fatigue
- Un état de somnolence au moment de se coucher
- L’existence d’associations au sommeil négatives
- L’heure du coucher arrive trop tard
Mettez en place les solutions pour résoudre les problèmes identifiés et vous recommencerez à vous réveiller dans de meilleures conditions
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